La Côte d’Ivoire a lancé, mardi 22 septembre, la construction de deux nouvelles usines de transformation du cacao à Abidjan, la capitale économique, et San Pedro, le grand port cacaoyer du sud-ouest du pays. Le président Alassane Ouattara, en campagne pour un troisième mandat controversé à l’élection du 31 octobre, a posé la première pierre de l’usine d’Abidjan, qui, comme celle de San Pedro, aura une capacité de 50 000 tonnes par an, selon les autorités, afin de transformer « l’or brun » en pâte de cacao pour l’exportation et la fabrication de chocolat.
L’objectif est d’augmenter la part de valeur ajoutée du pays dans la filière cacaoyère. La Côte d’Ivoire ne transforme actuellement qu’un quart (500 000 tonnes) de sa production annuelle d’environ 2 millions de tonnes de fèves de cacao. Les autorités veulent porter cette capacité à 600 000 tonnes, puis à 1 million de tonnes par an à terme, selon Yves Koné, le directeur général du Conseil café-cacao, l’organisme public ivoirien qui gère la filière et qui sera l’opérateur des deux usines, dont le capital sera ouvert aux capitaux privés ultérieurement.
Un prêt de la Chine
Deux entrepôts de stockage d’une capacité combinée de 300 000 tonnes seront également construits dans les deux ports, ainsi qu’un centre de formation aux métiers du cacao dans la capitale économique. La construction de ces infrastructures par une entreprise chinoise doit durer deux ans. L’investissement total se monte à 216 milliards de francs CFA (330 millions d’euros), financé par un prêt de la Chine signé en avril. « 40 % de la production des usines sera destinée au marché chinois », a précisé M. Koné.
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Le cacao est stratégique pour la Côte d’Ivoire, qui en est le premier producteur mondial, avec 40 % du marché. Il représente 10 % du PIB ivoirien, 40 % de ses recettes d’exportation, et fait vivre 5 millions de personnes, soit environ un cinquième de la population ivoirienne, selon la Banque mondiale. La Côte d’Ivoire et le Ghana, qui ont produit ensemble 64 % du cacao mondial pour la campagne 2019-2020 selon l’Organisation internationale du cacao, tentent depuis l’an dernier de faire monter les prix mondiaux. Ils ont instauré un nouveau mécanisme de vente, appelé « différentiel de revenu décent », pour augmenter le prix de vente de 400 dollars par tonne afin de mieux rémunérer leurs agriculteurs.
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Le Monde avec AFP