Economie

WhatsApp Image 2022 03 02 at 20.28.52 Le marché du made in Cote D'ivoire
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Croissance économique et développement La Côte d’Ivoire fait figure de puissance économique sous régionale, contribuant à plus du tiers du PIB de l’UEMOA et plus de 40% des exportations de la zone. Sa population est estimée à 25,6 M d’habitants (soit 21% de la population totale de l’UEMOA), dont 4,5 M d’étrangers. Placée depuis 2012 sur un sentier de croissance soutenue – de l’ordre de 8% par an en moyenne – l’économie ivoirienne a traversé plusieurs crises concomitantes en 2017 (baisse du cours mondial du cacao de près de 50%, remontée des cours du pétrole, mouvements sociaux et mutineries, etc.). La Côte d’Ivoire présente des signes de transformation structurelle, comme en témoignent l’émergence d’une transformation locale de matières premières et la diversification des exportations. Le pays semble progressivement passer d’un régime de croissance tiré par les exportations et l’investissement public à un régime majoritairement tiré par les investissements privés en capital et la hausse de la productivité. Par ailleurs, la période de faibles investissements publics des années 2000 a laissé place à un déficit en infrastructures que la Côte d’Ivoire continue de combler, à travers la politique de grands travaux initiée par les autorités depuis 2011. Ainsi, le pays disposerait d’environ 50% du réseau routier de l’UEMOA. Les récents travaux de rebasage des comptes nationaux, en passant de 1996 à 2015 comme nouvelle année de base, ont conduit à une réévaluation du PIB de la Côte d’Ivoire de 38,2% et une confirmation du dynamisme de l’économie ivoirienne avec une croissance moyenne de 7% sur la période 2015-2018. Le pays maintient son rang de 1er producteur mondial de cacao (plus de 40% de part de marché) et est même devenu en l’espace de quelques années le 1er producteur mondial d’anacarde (autour de 20% de la production mondiale). Le secteur primaire, principalement axé sur l’agriculture, représente 22% du PIB ; le secteur secondaire, qui compte pour environ 23% du PIB, concerne principalement le raffinage de pétrole, l’énergie, l’agro-alimentaire et le BTP ; enfin, le secteur tertiaire, prépondérant à environ 55% du PIB, est dominé par les télécommunications, les transports (portuaire et aérien), le commerce et les activités financières. La performance et la résilience de l’économie ivoirienne reposent également sur la stabilité monétaire que lui confère son appartenance à l’UEMOA et qui se traduit notamment par une inflation faible (en dessous de 3%). En 2019, la croissance s’est établie à +6,9%, grâce au dynamisme de l’industrie extractive, de l’industrie agro-alimentaire, de la construction, du transport et du secteur agricole. En 2020, du fait de l’impact de la pandémie à COVID-19, la croissance a ralenti à +2%. Le FMI table sur un rebond fort à +6% dès 2021, ce qui en ferait l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique. A moyen terme, le rythme de croissance devrait légèrement s’améliorer à +6,3% en moyenne sur la période 2022-2025, soutenu par les investissements importants prévus dans le cadre du Plan National de Développement 2021-2025. L’inflation demeure maîtrisée (estimée à 2,5% en 2020 puis 2% en 2021), en-deçà du plafond communautaire de l’UEMOA de 3%. Néanmoins, les bonnes performances économiques n’éludent pas le fait que le pays reste marqué par la persistance de disparités socio-économiques et géographiques majeures. Avec une espérance de vie à la naissance dépassant à peine 57 ans (4 ans de moins que la moyenne subsaharienne), le pays se classe 162ème sur 189 pays au classement IDH 2020 du PNUD. L’incidence de la pauvreté, en considérant le seuil national (947 FCFA / jour ; 1,4 EUR/jour), est estimé à 39,4% en 2018. Des disparités géographiques majeures persistent entre Abidjan, la capitale économique et financière du pays, et le reste du territoire : 80% de l’activité économique du pays relèverait de la seule ville d’Abidjan qui abrite pourtant un peu moins du quart de la population du pays. Par ailleurs, l’économie reste encore largement informelle avec une part estimée à 51% du PIB ; l’emploi informel occupant quant à lui plus de 90% de la force de travail. Le pays doit à présent travailler à consolider un régime de croissance plus inclusive. Finances publiques Le déficit budgétaire global s’est creusé en 2020 à 5,6% du PIB (contre 2,3% du PIB en 2019), du fait des mesures de riposte sanitaire et de soutien à l’économie pour faire face à la pandémie. Les autorités ont décidé de retarder la consolidation budgétaire et de maintenir le déficit budgétaire en 2021 au même niveau qu’en 2020 (contre 4,6% du PIB prévu dans la LFI 2021), en raison d’une hausse des dépenses de sécurité et d’autres besoins de financement pour les investissements, couplée à un niveau de recettes moindre que prévu. Les autorités prévoient désormais d’atteindre la cible régionale de convergence de 3% du PIB de déficit budgétaire au plus tard en 2024 au lieu de 2023. Le taux de pression fiscale demeure faible, à 12,4% du PIB en 2020, très en deçà de l’objectif communautaire de 20%. La Côte d’Ivoire reste exposée à un risque modéré de surendettement, mais est vulnérable aux chocs sur les exportations et les conditions financières des marchés internationaux. Outre les traditionnelles interventions sur le marché régional de la dette, le pays contracte des engagements auprès de bailleurs notamment bilatéraux comme la Chine dans le cadre de projets d’infrastructures et fait appel de manière quasi annuelle au marché offshore via des émissions d’Eurobonds. En novembre 2020, la Côte d’Ivoire a ainsi émis avec succès un Eurobond à hauteur de 1 Md EUR à 4,875% sur 11,2 ans, marquant ainsi la réouverture des marchés obligataires internationaux aux pays d’Afrique subsaharienne depuis le début de la pandémie à COVID-19. A noter que la Côte d’Ivoire bénéficie depuis le 6 juillet 2021 d’une nouvelle notation de crédit par l’agence Standard & Poor’s (S&P) : « BB- » avec perspective stable, devenant ainsi le 2ème pays le mieux noté d’Afrique sub-saharienne chez S&P. Quelques semaines après, l’agence de notation Fitch Ratings a, à son tour, relevé la note de la Côte d’Ivoire de « B+ » à « BB-« , avec perspectives stables. La dette publique a fortement augmenté en 2020 (+8,9% du PIB), du fait des importants besoins de financement engendrés par la pandémie à COVID-19. Elle se situe à 47,7% du PIB en 2020 et est attendue à 49,4% du PIB à fin 2021. Selon les projections du FMI, la tendance devrait s’inverser à partir de 2024, avec un ratio d’endettement attendu à 49,1% du PIB en 2026. Le principal point d’attention concerne le service de la dette qui représente désormais près de la moitié des recettes fiscales selon les données de la Loi de finances initiale 2021. Climat des affaires L’amélioration du climat des affaires demeure une condition sine qua non au maintien d’un régime de croissance soutenu à moyen terme. Depuis 2011, de nombreux progrès ont été réalisés notamment sur les plans juridique (codes des investissements, minier, de l’électricité, des télécommunications…) et institutionnel (création du tribunal du commerce, du guichet unique …). En 2018 puis en 2019, le pays a gagné respectivement 17 puis 12 places dans le classement Doing Business pour se hisser au 110ème rang mondial sur 190 pays. Néanmoins, de nombreux obstacles demeurent s’agissant notamment de la gouvernance (104ème place sur 176 pays au classement de Transparency International sur la perception de la corruption) ou encore de l’insécurité foncière. L’émergence d’un secteur privé local reste également entravée par les difficultés d’accès aux financements. Enfin, même si le secteur bancaire ivoirien présente des indicateurs dans l’ensemble bien orientés, les autorités régionales doivent poursuivre leurs efforts pour améliorer l’inclusion bancaire : la Côte d’Ivoire affiche un taux de bancarisation faible de l’ordre de 19% de sa population, mais c’est surtout grâce à la prise en compte du recours à la monnaie électronique et de la microfinance.
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